Compte tenu du contexte actuel, les ateliers philo prévus aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale du bonheur ont été annulés.
Alors je vous propose d’en parler ici !

Je vous explique le déroulé de la discussion à visée philosophique et je vous invite à répondre à cette question :

C’est quoi le bonheur pour vous ?

On se présente et on accueille nos émotions

Habituellement nous nous installons en cercle.
Puis, je vous présente la balle de la parole que nous allons utiliser tout au long de la discussion, en vous indiquant que c’est celui qui a la balle de la parole qui parle et que les autres écoutent celui qui a la balle.
Ensuite, nous effectuons un tour de cercle où je vous invite à nous dire votre prénom et comment vous vous sentez.
Vous pouvez ne pas savoir comment vous vous sentez ou ne pas avoir envie de le dire et c’est ok !

Acceptez-vous de nous partager votre météo intérieure du jour ?

On fixe les règles ensemble

Dès le tour de cercle des présentations terminé, nous fixons les règles ensemble.
Je vous pose la question : de quoi avez-vous besoin pour être bien ensemble ? Pour pouvoir échanger sur le thème du jour ? Nous listons alors toutes les règles énoncées et validées par le groupe.
Les règles les plus souvent évoquées avec les enfants et les adolescents sont :

  • « on ne se moque pas »
  • « on ne juge pas la parole de l’autre »
  • « on est poli avec les autres »
  • « on ne dit pas de gros mots »
  • « on ne parle pas tous en même temps »
  • « on ne gêne pas les autres »

J’essaie alors de traduire les règles en langage positif : « on respecte les autres », « on respecte l’espace de chacun »…

Je relie ces règles à l’ensemble du groupe en demandant si tout le monde est d’accord et j’en ajoute une si elle n’a pas été citée : « je crois que nous avons besoin d’être attentif » et j’invite le groupe à une pratique de l’attention en précisant qu’elle durera environ 5 minutes et la discussion 30 à 40 minutes.

Et vous ? De quoi avez-vous besoin pour vous sentir bien et échanger sur le bonheur aujourd’hui ?

La pratique de l’attention

Je vous invite maintenant à une pratique de l’attention.

La pratique de l’attention permet :

  • d’entraîner la concentration,
  • d’être attentif à soi et à nos sensations corporels,
  • d’être dans l’instant présent sans penser à tout à l’heure ou à demain,
  • de ne pas arrêter de penser mais d’être conscient de ses pensées.

L’attention est comme un muscle, il faut l’entraîner !

Je vous propose d’expérimenter ensemble une pratique de l’attention.

Pour le premier atelier, je mets l’accent sur l’expérimentation, par exemple en fixant un objet pendant plusieurs minutes : un sablier, la flamme d’une bougie, une fleur… Et d’être attentif à ce que vous ressentez dans le corps et l’esprit : de vous observer.

A la fin de cette expérience, je vous invite à nous faire un retour sur votre ressenti si vous le souhaitez.

Alors ? C’était comment pour vous cette expérience ?
Agréable ou désagréable ?
Comment avez-vous ressenti ce moment ?
Est-ce que ça peut vous aider à penser ?

La discussion philo

Le cadre est posé, nous sommes attentifs, nous pouvons maintenant commencer !

Mais qu’est-ce que la philosophie ? A quoi ça sert ?

La philosophie veut dire « amour de la sagesse » et devenir sage ici signifie devenir le meilleur humain possible et pour cela nous allons nous interroger sur la vie, apprendre à réfléchir, à se poser des questions.

Aujourd’hui nous n’allons pas apprendre la philosophie, nous allons pratiquer la philosophie.
Nous sommes une communauté de recherche.

Pendant cet atelier il n’y a ni de bonnes, ni de mauvaises réponses et comme le disait Socrate :

« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »

Socrate

C’est parti ! 1… 2… 3… pensez !
Fermez les yeux et posez-vous la question :

C’est quoi le bonheur pour moi ?

Je vous laisse plusieurs minutes pour réfléchir individuellement.
Cela permet de ne pas être influencé par les réponses des autres. De penser par soi-même.
Ensuite nous pouvons commencer un cercle des définitions du bonheur de chacune et chacun.

Avec les plus petits, j’utilise un support en début d’atelier. Je lis « les boîtes à bonheur« , un magnifique album avec Lola la marmotte.
Pour Lola, il y a des petits et des grands bonheurs qu’elle range dans des boîtes. Une petite boîte pour les petits bonheurs et une grande pour les grands bonheurs.

Avec les plus grands je pose directement les questions, sans support.

J’anime l’atelier dans une posture d’écoute, je distribue la parole, je les aide à reformuler, à problématiser, à conceptualiser et à argumenter et, s’il le faut, à les recentrer sur le sujet.

Dans les groupes très nombreux, je peux également proposer des rôles de gardiens aux enfants volontaires, distribués sous forme de cartes :

  • le ou les gardien(s) de la mémoire : il dessine ou il écrit ce qui lui paraît important à retenir,
  • le gardien du temps : il surveille l’heure et prévient le groupe 10 minutes avant la fin pour nous laisser le temps de conclure, de synthétiser ou de donner la parole au gardien de la mémoire,
  • le gardien de la parole : il est attentif à ce que les participants s’écoutent, parlent chacun leur tour,
  • le gardien du thème : il nous prévient si les participants sortent du sujet en levant sa carte,
  • le gardien du respect : il peut lever sa carte s’il estime que les participants ne sont pas suffisamment respectueux et polis en fonction des règles fixées en début d’atelier.

Et pour vous ?

Y a-t-il des petits et des grands bonheurs ?

C’est quoi être heureux ?

Le bonheur est-il accessible ?

Le bonheur dépend-il des événements extérieurs ?

Le plaisir suffit-il à notre bonheur ?

Quelle est la différence entre le bonheur et le plaisir ?

Le bonheur dépend-il de nos choix, de notre sensibilité, des autres ?

Quelle est la différence entre le bonheur et la joie ?

Peut-on être heureux tout seul ?

Pour être heureux faut-il être raisonnable ?

Peut-on vouloir toujours plus de bonheur ?

Le bonheur peut-il durer toujours ?

Peut-on vivre sans bonheur ?

Est-ce le moment de parler du bonheur me direz-vous ? Alors qu’un virus inconnu nous oblige à rester chez nous et tue des milliers de personnes, notamment les plus faibles ?
Je crois que oui, je crois que justement il est plus important que jamais de savoir ce qui nous rend heureux, ce qui nous met en joie, ce qui nous connecte à notre énergie de vie.

On laisse une trace

Lors des ateliers philo, après avoir synthétiser nos échanges, nous gardons une trace :

  • un dessin,
  • quelque mot sur un post-it,
  • une mind map,
  • des paroles d’enfants,
  • ou un résumé.

Je vous invite à nous dire ici ce qui vous rend heureux, à dessiner votre bonheur, à l’écrire, à faire votre bucket list.
Peut-être que ce virus va nous aider à réfléchir sur ce qui est essentiel pour nous, sur ce qui nous rend heureux, individuellement et collectivement ?

Je vous souhaite la plus belle journée du bonheur possible.

Prenez bien soin de vous et des autres.