Depuis 4 ans, j’anime des ateliers de développement des compétences psychosociales auprès des enfants, des jeunes et des éducateurs (parents et professionnels) et ma formation à l’IREPS m’a permis de prendre toute la mesure de l’enjeu de santé publique du développement de ces compétences.
J’ai récemment lu le rapport de 2021 sur la santé mentale des enfants qui confirme largement ce constat et qui nous invite à nous interroger sur nos devoirs vis à vis de nos enfants et plus particulièrement sur le respect effectif de leurs droits.
Ce rapport encourage le développement d’espaces d’écoute et d’attention à l’expression des enfants dans tous les lieux qui composent leur quotidien et en particulier l’école et à renforcer les compétences des éducateurs (parents et professionnels).
Une recommandation de la Défenseure des droits
Je vous présente ici un extrait du rapport : la recommandation n°9 de la Défenseure des droits :
« Recommandation n°9 : La Défenseure des droits recommande au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des sports et au ministre des Solidarités et de la santé de permettre à chaque enfant scolarisé d’accéder à des activités et à des ateliers permettant le développement de ses compétences psychosociales.«
Rapport 2021 sur la santé mentale des enfants
Le développement des compétences psychosociales : « un outil essentiel de promotion du bien être à l’école »
« Alors qu’ils sont un outil essentiel de promotion du bien-être à l’école, les programmes, facultatifs, de développement des compétences psychosociales sont peu mis en œuvre.
Définies par l’OMS dans le champ de l’éducation, les « compétences psychosociales » visent notamment à «renforcer l’estime de soi, la capacité à maîtriser ses émotions, la confiance dans l’adulte et l’empathie. Elles permettent de mieux gérer les exigences et les épreuves du quotidien. Leur efficacité est accrue lorsque les parents et autres adultes en contact avec les enfants sont associés : la bienveillance et l’écoute, en famille comme à l’école, sont des facteurs de protection essentiels contre les consommations précoces de substances psychoactives, les addictions et leurs conséquences, et contre d’autres conduites « à risque » (violence, tentatives de suicide…).
Elles sont autant de ressources pour favoriser la réussite éducative et scolaire. Bienveillance et prévention interagissent en faveur du bien-être et se renforcent mutuellement au bénéfice des jeunes, de leur famille et de l’école. »«
« Les programmes de développement des compétences psychosociales doivent mobiliser davantage de moyens et d’acteurs »
« L’ambition de généraliser ces programmes, très récente, date d’une circulaire de 2016 créant les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC), chargé de définir des actions éducatives pour développer « les compétences psychosociales, la prévention, la responsabilité, le respect mutuel et la formation des jeunes à la vie sociale ».
Si les compétences psychosociales semblent intégrées dans les stratégies nationales, leur mise en œuvre demeure néanmoins tributaire du contexte local, en particulier des capacités de financement par les agences régionales de santé (ARS) et de l’existence d’acteurs volontaires.
Afin de promouvoir davantage le bien-être des enfants, la dynamique de développement des compétences psychosociales doit être généralisée dans toutes ses dimensions. La Défenseure des droits préconise que chaque élève accède à des programmes de développement de ses compétences psychosociales, et ce à diverses occasions de son parcours scolaire. Sans nécessairement les intégrer formellement aux programmes scolaires, ces programmes doivent mobiliser davantage de moyens et d’acteurs au niveau national et local. Dans cet optique, les professionnels de l’éducation, outre ceux du secteur périscolaire, doivent être davantage formés aux bienfaits liés à la mobilisation des compétences psychosociales des enfants.«
« La santé mentale et le bien-être de l’enfant doivent être considérées comme une priorité des politiques publiques »
« La santé mentale et le bien-être de l’enfant devraient être considérées comme une priorité des politiques publiques, dans une logique de prévention, de lutte contre les violences éducatives « ordinaires », en rendant effectif l’accès à la santé bien sûr, mais aussi à la culture, à la jeunesse, à l’éducation, et encore au-delà, à la justice et à la sécurité.«
Alors en attendant que la santé mentale et le bien être de l’enfant soient considérés comme une priorité des politiques publiques, agissons et organisons des ateliers de développement des compétences psychosociales en milieu scolaire, périscolaire ou extra scolaire pour les enfants et les jeunes et des formations pour les éducateurs (parents et professionnels).
C’est possible !